11.6.09

Enquête sur les idées contemporaines

Jean-Marie Domenach
© Éditions du Seuil , 1981

Sweet, short, selective reflection about a handful of important ideas responsible for directly shapping politics and human life in the 20th century.

17 in the society of mass consumption the important is not to reflect and ponder about "being" but to change and affect institutions and life.
19 demonstrating vs. unravelling - les visions du monde qui s'èlaborent dans la seconde moitié du XIXe siécle (Marx, Nietzsche, Freud), ainsi que les sciences de l'homme qui prennent ensuite leur essor, sont employées à critiquer, à "dèconstruire" : on ne demontre non plus, on démonte.
20 Camus - Man as an animal forever looking for meaning
26 plus une doctrine devient irréelle et plus elle est tentée d'être totalitaire

Marxisme
25 Par une extraordinaire inversion, le marxisme qui se proposait de dissoudre les pouvoirs dans la société est devenu le fondement des pouvoirs totalitaires; le marxisme qui annonçait la suppression des classes, la réconciliation de l'homme avec lui-même et la fin de l'Histoire est devenu une idéologie polémique, dont la function - et la réussite - est d'accuser et de mobiliser: la meilleure arme dans la libération nationale, le plus court chemin vers l'État unitaire et planificateur.
34 A la glorification des héros , individuels ou collectifs, classiques ou romantiques, il substitue l'analyse des formations sociales: l'homme produit sa substance, matérielle et spirituelle; il se produit en même temps que les objets. L'histoire passe à travers le jeu des structures et des superstructures: elle est pratique et dialectique.
Karl Marx designed his theory of historical materialism around his understanding of what the "wishes" of the proletariat were to become and how he saw them evolving. It is their wishes which will open up the future, fulfilling their historical mission and overcoming "possibilities", uncertainty and unfairness.

50 l'objet du désir, ça se construit et sa s'invente
55 Nietzsche - Science will sink into itself, self-destruct by not embracing chaos, uncertainty and possibility. A quoi servent le progrés, la politique, la science?
59 capitalisme et socialisme sont les deux faces d'une même volonté de puissance qui blesse également la culture et la nature
60 Clavel - la foi en Dieu peut seule "garantir à l'homme ce que la philosophie et la science ne peuvent lui assurer […], son existence"
63 "la raison, aprés avoir détruit les mythes, devient elle-même un mythe, et le principe du totalitarisme". Cette raison manipulatrice, prédatrice, ne connait plus des choses que ce qui est utile à la production ou à la consommation.
67 Habermas, disciple de l'ècole de Francfort, décrit le capitalisme libéral comme un systéme depolitisé qui a pour but et pour idéologie son propre functionnement
69 H. Arendt - l'économie n'a cessé, depuis la Renaissance, d'envahir tous les secteurs de la vie publique et privée
70 Alors qu'en Asie la société predomine sur l'individu et que "la justice consiste a proportioner les fonctions sociales par rapport à l'ensemble", ici chacun prétend devenir l'égal d'autre, et la société n'est plus que le moyen d'articuler tant bien que mal une foule d'interêts individuels

Fondateurs du système
90 Les fondateurs du système tel que nous l'entendons aujourd'hui sont, à mes yeux, Marx et Cournot. Marx parce qu'il a conçu, le premier, la société comme un agencement complet où individus et représentations, groupes humains et forces productives se relaient et se transforment dans un "métabolisme général". Cournot nous introduit à une autre vision, plus actuelle, du système: selon lui, la raison l'emporte sur la passion, faisant prédominer le mécanique sur l'organique et la science sur la politique, laquelle n'est au fond que le résidu de notre ignorance.
98 Le système de la mafia, celui des totalitaires, ou même celui de l'informatique, dépendent d'une logique linéaire et binaire qui est à l'opposé de la nouvelle logique d'un système qui relie les structures aux autonomies et vit de sa propre transformation. Pour le penser, il faut en appeler à la poésie, à l'art, à la religion.

92 Comment se fait-il que l'homme soit capable de connaitre ce qu'est en dehors de lui, de comprendre les mécanismes d'un univers qu'il n'a pas fabriqué?
101 L'homme est incapable de désirer par lui seul: il faut que l'objet de son désir lui soit désigné par un tiers
111 On se frotte aux ideés comme les garçons se frottent aux filles, plus jeunes et moins dangereusement q'autre fois.
110 Les idées intéressent, certes, mais non plus comme si on devait en vivre ou en mourir; non plus comme si c'était d'elles que dépendait notre destin.

No comments: